Musée de Picardie, un manifeste de la subtilité – ouverture 2020

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Le Musée de Picardie, rénové et agrandi, ouvrira ses portes au public au printemps 2020 à Amiens.
Considéré depuis son ouverture en 1867 comme  étant l’un des plus beaux musées de province, il fut conçu sur le modèle du Louvre de Napoléon III. Cette rénovation d’envergure  lui permettra de retrouver toute sa place parmi les grands musées français. Ce bâtiment unique, ouvert sur la ville, aux décors intérieurs hauts en couleurs, entouré de jardins, deviendra un lieu de vie et de connaissance pour les habitants de la région, pour les passionnés d’art et d’histoire en France, mais aussi pour les visiteurs internationaux de passage à Amiens.

Parallèlement à ce chantier d’envergure, le projet scientifique et culturel du Musée a été repensé au regard des nouveaux enjeux muséographiques sous la houlette de Laure Dalon, Directrice des musées d’Amiens et des équipes scientifiques. Le Musée de Picardie offrira au public, un voyage de l’art préhistorique à l’art contemporain, à travers ses riches collections d’archéologie, de sculptures, de peintures, de photographies et d’installations artistiques, sur un espace agrandi à 5 000 m2.

Un musée d’archéologie et des Beaux-Arts créé au 19e siècle, repensé pour le 21e siècle

Véritable palais, ce bâtiment fut le premier en France destiné à être un musée et servit de modèle pour d’autres villes. Depuis sa création impulsée par la Société des Antiquaires de Picardie, il rend hommage à la région et à ses hommes illustres : poètes, artistes, militaires, hommes de sciences. Sur les médaillons de la façade sont sculptés les portraits d’Antoine Parmentier, Jean de La Fontaine, Robert de Luzarches. Sur les plafonds peints, on peut voir Jeanne Hachette, Pierre l’Ermite, Jean Racine.

Au fil des ans et de l’enrichissement de ses collections, notamment pour accueillir les grands formats du XXe siècle, le musée s’est agrandit. Sol LeWitt y a réalisé un Wall drawing pour la rotonde du rez-de-chaussée, Sylvain Dubuisson des vitrines tables, etc. En 2012, le musée est classé Monument Historique. Depuis 2016, les architectes qui ont remporté le concours, Catherine Frenak et Béatrice Jullien, pilotent le chantier de rénovation et d’extension du Musée de Picardie.

L’humain au cœur du projet et des collections

Le projet culturel et scientifique porté par l’équipe du musée pour sa réouverture, a pour ambition de favoriser la rencontre entre les collections – en constante évolution – et les visiteurs.

Il proposera un récit incarné en mettant en lumière les portraits et les personnalités qui l’ont soutenu. Parallèlement le lien avec le territoire sera valorisé. L’origine picarde de nombreuses œuvres et objets des collections permanentes sera l’un des fils conducteurs du parcours. Enfin, fidèle à sa conception humaniste et à l’éclectisme de ses collections, le musée souhaite rendre intelligible l’Histoire en étant un lieu vivant, ouvert à la création contemporaine.

Son équipe travaille en réseau avec d’autres structures culturelles et scientifiques régionales, nationales et européennes. Elle participe au projet européen SmARTplace pour élargir les publics et imaginer de nouvelles formes de médiation. Le musée accueillera en 2020, un cycle de cours de l’école du Louvre.

Des décors hauts en couleurs, un musée ouvert sur la ville

Les architectes Catherine Frenak et Béatrice Jullien, spécialisées sur les équipements publics et la scénographie (familistère de Guise, Musée des Beaux-Arts de Chambéry, etc.), ont souhaité ouvrir le musée sur la ville et redéfinir son rapport à l’environnement.

Le cœur du projet se trouve au niveau du pavillon Maignan fermé au public depuis des décennies. Surplombé d’un jardin suspendu, il deviendra le nouvel espace d’accueil, ouvert sur un large parvis rue Puvis de Chavannes et sur un jardin intime, rue Jules Lardière. Il fait la jonction entre le monument historique et l’extension contemporaine qui offrira de nouvelles possibilités pour les visiteurs et les agents du musée (auditorium, salle pédagogique, stockage des œuvres, atelier technique). Le premier étage du musée fermé depuis 2008, a été lui aussi entièrement rénové.

Cette rénovation d’envergure se caractérise par un grand respect du monument et des caractéristiques de ce « musée prototype ». Ses décors initiaux, dissimulés au fil des ans, ont été restaurés et dégagés. La couleur y joue un rôle essentiel et des tonalités fortes rythmeront le parcours des visiteurs. Dans les salons d’angle et les galeries, les baies dégagées permettront à la lumière naturelle d’irriguer l’espace, selon la conception originelle du bâtiment.

L’espace dédié à la Société des Antiquaires de Picardie avec en son centre, une table de 7 mètres de long, a été entièrement restauré. Attenante à la salle des séances, la bibliothèque surplombée d’une mezzanine, abritait un kilomètre linéaire de livres. Visible dans le parcours, cette salle sera l’un des éléments phares du Musée de Picardie, avec la chapelle, la « maison Moitié » emblématique de l’architecture du 17e siècle et les jardins, où les visiteurs pourront se prélasser.

 

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